L'IA, nouvel éditeur en chef?

Au menu aujourd’hui :

🇺🇸 Les médias américains font le grand saut avec l'IA, la France reste sur ses gardes

✏️ Charlie nuance l'efficacité de l'IA pour la génération de contenu éditorial

🚧 Les Echos-Le Parisien fixent des limites fermes pour l'usage de l'IA

🤔 Les opinions divergentes sur l'IA en journalisme: entre opportunités et défis

👀 Où se renseigner - les sources recommandées par Charlie

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🍰 MF : hello Charlie, merci d’être avec nous aujourd’hui ! Alors, est-ce que les médias se sont emparés d’outils à base d’IA ?

👉 Charlie :

Salut, je suis très contente d’aborder cette thématique avec vous! L'adoption des outils d'IA dans les médias est disparate. En France, les initiatives sont timides, mais les États-Unis montrent davantage d'audace. Buzzfeed a innové avec la production d'articles par IA! Mais, l’approche n'a pas conquis les investisseurs … comme en témoigne la chute de son action. A l’inverse, le Wall Street Journal s'est distingué par des applications d'IA pertinentes, avec un réel impact sur la pratique journalistique, telles que l'analyse de grandes quantités de données pour les investigations, des systèmes d'alerte pour suivre les marchés financiers, et des moteurs de recherche spécialisés.

Personnellement, mes expérimentations avec ChatGPT pour générer des listes d'entrepreneurs ou des titres d'articles n'ont pas été concluantes. Je n'utilise pas non plus l'IA pour mes courriels (car mes mails sont très succincts) ou pour créer des présentations (car je suis journaliste et pas consultante 😁), mais je reconnais l'utilité de Prolexis, notre outil d'orthographe intégré depuis longtemps dans nos systèmes de gestion de contenu (Prolexis vient d’ailleurs d’être rachetée par la start-up MerciApp).

Avec l'arrivée de ChatGPT, Les Echos-Le Parisien a réagi en établissant des lignes directrices claires concernant l'usage de l'IA, notamment en interdisant la publication de contenus entièrement générés par IA.

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🍰 MF : Comment est-ce perçu par la profession?

👉 Charlie :

Les opinions sont partagées. Certains, souvent issus des anciennes générations, sont réticents ou mal à l'aise avec les nouveaux outils. D'autres ignorent simplement les applications possibles de l'IA, par manque de connaissance. Puis il y a ceux qui expérimentent, autant que le permettent leurs ressources et leur emploi du temps. Les moyens financiers sont souvent limités (on ne peut pas acheter toutes les solutions qu’on veut) et le temps est un luxe, en particulier dans un journal quotidien où tu as une deadline… quotidienne.

🍰 MF : Que peut apporter les nouveaux outils d’IA au métier de journalisme ?

👉 Charlie :

Je vois plusieurs éléments :

• Tout d’abord, tout ce qui a attrait à la recherche, qui est une bonne partie de notre travail. L’IA peut sortir des résumés ou éléments importants de très gros rapports par exemple, ce qui ferait mécaniquement réduire ce temps de recherche.
• Elle peut également suggérer des sujets d'articles en détectant des tendances, à l'instar de Google Trends mais de façon plus approfondie.
• Elle pourrait nous permettre de générer des images pour illustrer nos articles. Cela remplacerait les banques d’images, qui ne sont pas toujours terribles… en plus, cela permettrait aux services iconographie des médias de garder leur emploi et d’être plus créatif en imaginant des prompts originaux. A terme, cela permettrait aussi de redéfinir la direction artistique du média.
• De plus, elle peut affiner les systèmes de recommandation de lectures et faciliter l'intégration de liens pertinents dans nos articles, une tâche actuellement manuelle chez Les Echos.
• Enfin, elle permettrait de créer des outils d’alerte sur des sites que nous consultons régulièrement pour notre veille.

🍰 MF :  Avoir un journaliste dédié à ces sujets, une bonne idée ?

👉 Charlie :

Les Echos soutient activement l'innovation en accompagnant des start-ups comme Glossia, spécialisée dans l'IA générative. Nous explorons des idées comme l'amélioration de la recherche dans nos archives, ce qui pourrait transformer l'expérience de nos lecteurs.

🍰 MF : Au-delà des populations tech, est-ce que d’autres fonctions bénéficient d’outils GenAI au quotidien ?

👉 Charlie :

Absolument! Les médias américains, précurseurs en la matière, comprennent l'importance de spécialistes en IA. C'est un domaine complexe nécessitant une expertise réglementaire, technique et business. Je suis d'avis que chaque rubrique technologique devrait compter un journaliste IA. Chez Les Echos, nous avons une journaliste qui couvre l'IA, mais également d'autres sujets comme la cybersécurité et le cloud, ce qui rend difficile une couverture exhaustive et pointue.

🍰 MF : merci Charlie ! Quels sont les sujets d’IA qui intéressent vos lecteurs ? Et peux-tu nous laisser les sources que tu recommandes pour aller plus loin sur le sujet ?

👉 Charlie :

Les lecteurs sont particulièrement attirés par les innovations dans le domaine des start-ups, spécialement celles qui émergent en France. Ils suivent avec intérêt les personnalités influentes en IA, qu'il s'agisse d'entrepreneurs, de chercheurs ou de Français travaillant pour de grandes entreprises technologiques. OpenAI, notamment avec ses développements récents, suscite aussi une grande curiosité. Enfin, les implications éthiques de l'IA sont un sujet de préoccupation et d'intérêt croissant.

Pour aller plus loin, je vous recommande :

• 6 utilisations concrètes de l'IA par le Wall Street Journal
• Google s’apprête à lancer un outil d’intelligence artificielle capable d’écrire des articles de presse
• et les sites de The Information, The Rundown AI, a16z

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Très belle semaine à tous !

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— l’équipe millefeuille.ai

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